Dans une récente entrevue, le biologiste renommé Marc-André Sélosse a mis en lumière l’urgence d’une transition écologique basée sur la compréhension et l’utilisation du vivant. Spécialiste des champignons et du sol, Sélosse a souligné que la réponse aux défis environnementaux réside dans les écosystèmes vivants eux-mêmes.
Sélosse déplore la tendance humaine à privilégier le court terme, négligeant ainsi les conséquences à long terme de nos actions sur la planète. Il critique le modèle capitaliste qui valorise les gains immédiats au détriment de la durabilité écologique, soulignant que les décideurs politiques et économiques ignorent souvent les enseignements des sciences de l’écologie et de l’évolution.
Pourtant, Sélosse est optimiste quant aux solutions déjà existantes. Il cite notamment l’agriculture biologique comme une alternative prometteuse à l’agriculture conventionnelle, ainsi que des pratiques telles que l’agroécologie et l’agriculture non-labourée qui préservent la santé des sols.
L’auteur de “Nature et préjugés” met en avant le concept du “4 pour 1000”, une initiative visant à stocker du carbone dans les sols grâce à l’ajout de matière organique. Cette pratique, selon Sélosse, offre des avantages multiples, de la lutte contre le changement climatique à la préservation de la biodiversité en passant par la conservation de l’eau.
Cependant, Sélosse souligne que la transition vers une société plus respectueuse de l’environnement ne peut pas reposer uniquement sur des solutions technologiques ou économiques. Il insiste sur la nécessité de reconnaître que l’humanité est soumise à l’évolution et que des changements profonds dans nos modes de vie et de pensée sont nécessaires pour assurer notre survie à long terme.
En conclusion, Marc-André Sélosse appelle à une révolution écologique basée sur le vivant, où les humains coexistent harmonieusement avec les écosystèmes naturels qui les entourent. Il exhorte les individus, les décideurs politiques et les entreprises à prendre conscience de leur responsabilité envers la planète et à agir en conséquence, avant qu’il ne soit trop tard.
Source : Marc-André Selosse : « La solution, c’est le vivant ! »