La quête de pouvoir et le syndrome d’Hubris : Comment lutter contre cette déviance des dirigeants

Introduction :

“Le pouvoir corrompt inévitablement le jugement libre de la Raison.” Cette célèbre citation d’Emmanuel Kant résonne encore aujourd’hui, soulignant la tendance des individus en position de pouvoir à développer une inaptitude à prendre des décisions lucides. Le syndrome d’Hubris, décrit par le médecin et ancien ministre britannique David Owen, met en lumière les transformations de la personnalité des dirigeants politiques résultant de l’exercice du pouvoir. Dans cet article, nous explorerons les symptômes du syndrome d’Hubris, son impact sur les organisations, et proposerons des pistes pour lutter contre cette déviance.

Les symptômes du syndrome d’Hubris :

David Owen a identifié 14 symptômes du syndrome d’Hubris, parmi lesquels une représentation embellie de soi-même, une obsession de son image, une confiance en soi hypertrophiée, un sentiment d’impunité, un hyper-raisonnement statistique, et une baisse de l’empathie envers les individus derrière les chiffres. Ces symptômes résultent souvent de l’afflux de testostérone provoqué par l’exercice du pouvoir.

L’impact sur les organisations :

Le syndrome d’Hubris peut avoir des conséquences dévastatrices sur les organisations. Des exemples tels que la gestion catastrophique de France Telecom/Orange démontrent comment le pouvoir peut transformer des cadres “normaux” en tyrans, provoquant des suicides parmi les employés. La fascination envers le pouvoir et l’acceptation aveugle des ordres injustes sont des facteurs qui alimentent cette déviance.

Lutter contre le syndrome d’Hubris :

Plusieurs approches peuvent être envisagées pour lutter contre le syndrome d’Hubris. La désobéissance à des ordres inhumains et la résistance quotidienne sont des moyens de limiter les conséquences de cette déviance. Les conseils de mentors, coachs, ou personnes pratiquant la parrhêsia, le “parler-vrai”, peuvent aider les dirigeants à prendre du recul sur leurs décisions.

Promouvoir la diversité des points de vue et encourager la désorganisation et la décentralisation dans les organisations sont d’autres moyens de contrer l’Hubris. S’entourer de regards variés et favoriser la communication franche peuvent éviter la pensée monolithique qui alimente cette déviance.

Conclusion :

Le syndrome d’Hubris reste une réalité préoccupante dans nos sociétés pyramidales. La lutte contre cette déviance nécessite des actions concrètes, de la désobéissance à la promotion de la diversité des points de vue. En repensant le pouvoir et en encourageant des modèles de leadership basés sur la confiance, la transparence, et le respect, nous pourrions contribuer à réduire l’impact destructeur du syndrome d’Hubris sur nos organisations.

Source : Le syndrôme d’Hubris ou le sentiment de toute-puissance

À propos de l’auteur

J'apprécie mettre en lumière les incohérences et les écueils du pouvoir, exprimer des critiques constructives sur les décisions politiques et souligner les aspects improbables des gouvernements. Mon objectif est de proposer une perspective unique sur l'actualité, en offrant une écriture immersive du quotidien, telle une chronique pour préserver la mémoire collective.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *