La june
La June (ou june avec un “j” minuscule), également appelée Ğ1 (prononcé “june”), est une cryptomonnaie basée sur un concept économique appelé la monnaie libre, développé dans le cadre de la Théorie Relative de la Monnaie (TRM) par l’économiste et mathématicien français Stéphane Laborde.
Voici quelques points essentiels sur la June et son fonctionnement :
1. Monnaie libre :
La June repose sur le principe de la monnaie libre, un concept où chaque individu doit avoir le même pouvoir de création monétaire. Cela se traduit par un dividende universel (DU) que chaque membre de la communauté reçoit de manière régulière. Cela vise à garantir l’équité dans la création de monnaie.
2. Dividende Universel (DU) :
Chaque utilisateur de la June, pour peu qu’il soit certifié, autrement appelé “membre”, reçoit quotidiennement une certaine quantité de monnaie, appelée Dividende Universel (DU). Ce mécanisme qu’on appelle la “Co-création”, permet de répartir la création monétaire de manière équitable entre tous les membres. La quantité de DU augmente avec le temps afin de prendre en compte la croissance de la masse monétaire. La seule condition ? Être vivant.
3. Décentralisation :
Comme d’autres cryptomonnaies, la June est décentralisée et fonctionne grâce à la technologie blockchain. Cela signifie qu’elle n’est pas contrôlée par une autorité centrale (comme une banque ou un gouvernement), mais par un réseau d’ordinateurs répartis à travers le monde, où chaque participant peut valider les transactions. Il n’y a en revanche aucune confidentialité des transactions.
4. Communauté et certification :
Pour devenir membre de la communauté June et recevoir son DU, il faut être certifié par d’autres membres. Ce processus est appelé la Toile de Confiance (TdC). Il permet de s’assurer que les membres sont bien des personnes réelles et uniques, et d’éviter la création de faux comptes.
5. Utilisation :
La June est utilisée par une communauté croissante pour des échanges de biens et services. Son utilisation est en générale locale et communautaire, avec des places de marché en ligne ou en physique où les utilisateurs peuvent proposer et acheter des biens en June.
6. Éthique et vision :
La June se veut être une alternative aux systèmes monétaires traditionnels, avec une vision égalitaire, équitable et respectueuse de la liberté des individus. Elle repose sur des principes de justice sociale et économique.
7. Différence avec les autres cryptomonnaies :
Contrairement à des cryptomonnaies comme le Bitcoin, qui sont créées par un processus de minage énergivore et centralisé (PoW pour Proof of Work ou preuve par le travail) ou par un système de mise en jeu d’une partie de ses possessions comme l’Ethereum (PoS pour Proof of stake ou preuve d’enjeu), la June se distingue par sa distribution monétaire égalitaire et sa philosophie centrée sur l’humain et les échanges locaux.
En résumé, la June est une cryptomonnaie alternative visant à redéfinir la manière dont l’argent est créé et distribué dans une société, en mettant l’accent sur l’égalité entre les individus.
Les critiques de la June
La June (Ğ1), bien qu’elle soit une initiative innovante et porteuse d’espoirs pour de nombreuses personnes soucieuses de justice monétaire, fait également l’objet de diverses critiques. Voici les principales critiques que l’on peut lui adresser :
1. Adoption limitée et faible utilisabilité
- Critique : L’adoption de la June reste faible et se limite à une communauté relativement restreinte, ce qui limite son utilité dans la vie quotidienne.
- Explication : En dehors de cette communauté spécifique, il est difficile d’utiliser la June pour des transactions courantes. Peu de commerces ou d’entreprises l’acceptent, ce qui limite la portée réelle de la monnaie en tant qu’alternative à l’euro ou à d’autres devises. Le june se limite presqu’exclusivement à des échanges entre particuliers.
2. Faible liquidité
- Critique : Il est souvent difficile de convertir la June en d’autres devises ou d’en tirer une réelle liquidité.
- Explication : Contrairement aux cryptomonnaies plus largement adoptées comme le Bitcoin, il n’y a pas encore de marchés d’échange pour la June permettant de la convertir en euros, dollars ou autres monnaies fiat. Cela la rend difficilement utilisable dans un cadre plus large que la communauté.
3. Problèmes de confiance et de certification
- Critique : Le système de la toile de confiance, qui permet de certifier les nouveaux membres, peut poser des problèmes de fraude, de confiance et d’accès.
- Explication : La toile de confiance nécessite que de nouveaux membres soient certifiés par un certain nombre de membres existants, afin d’éviter la fraude et les faux comptes. Cependant, cela peut restreindre l’accès pour des personnes n’ayant pas de contacts proches dans la communauté, rendant difficile leur participation à l’écosystème de la June. Il confère également un certain pouvoir aux membres certificateurs qui disposent de cette manière de la possibilité ou non de faire rentrer un nouveau membre. Enfin, la toile de confiance est faillible dans la mesure où un individu peut se constituer autant de comptes qu’il a de communautés (on peut penser à des communautés éloignées géographiquement) et donc de générer autant de DU quotidien qu’il possède de comptes membres.
4. Volatilité et instabilité potentielle
- Critique : La valeur de la June n’est pas stabilisée et peut être sujette à de fortes variations.
- Explication : La June n’a pas de lien direct avec une valeur sous-jacente (comme l’or pour certaines monnaies anciennes et actuelles (Rouble) ou les garanties des banques centrales pour les monnaies fiduciaires). Son adoption étant faible, cela entraîne une volatilité de la valeur dans les échanges, même au sein de la communauté, où d’une communauté à l’autre, rendant difficile la planification financière.
5. Manque de régulation et protection
- Critique : L’absence de régulation ou d’encadrement légal peut poser des problèmes de sécurité et de protection des utilisateurs.
- Explication : Étant une monnaie alternative décentralisée et non régulée par un cadre légal officiel, les utilisateurs ne bénéficient d’aucune protection si des problèmes surviennent, comme des litiges, des fraudes, ou la perte de leurs actifs. Cela peut être un frein pour ceux qui recherchent des garanties plus solides dans leurs transactions financières.
6. Défi de la pérennité à long terme
- Critique : Le modèle de la June pourrait avoir du mal à s’imposer sur le long terme en raison de la concurrence d’autres monnaies (y compris d’autres cryptomonnaies) et de la difficulté à maintenir l’engagement communautaire.
- Explication : La June repose sur l’adhésion active et durable d’une communauté. Si cette communauté ne croît pas de manière significative ou si les utilisateurs se désengagent, la monnaie pourrait avoir du mal à perdurer. De plus, la concurrence d’autres cryptomonnaies comme le Bitcoin, qui bénéficient d’une adoption plus large, peut freiner sa croissance.
7. Absence de cadre économique robuste
- Critique : Certains économistes remettent en question la viabilité de la Théorie Relative de la Monnaie (TRM) qui sous-tend la June.
- Explication : La TRM, qui propose une création monétaire égalitaire via le dividende universel, est une théorie alternative et peu testée à grande échelle. Les critiques avancent que cette approche pourrait ne pas répondre aux besoins économiques plus complexes d’une société moderne, notamment en matière de gestion de l’inflation, d’investissement ou d’équilibre économique.
8. Complexité technique et compréhension limitée
- Critique : La June, comme beaucoup de cryptomonnaies, reste difficile à comprendre et à utiliser pour le grand public.
- Explication : Bien que la June cherche à démocratiser l’accès à la monnaie, son utilisation implique la compréhension de concepts complexes comme la blockchain, la toile de confiance, et le dividende universel. Pour des personnes peu familiarisées avec les technologies ou les théories économiques, cela peut constituer une barrière.
9. Distribution initiale inégale
- Critique : Les premiers membres de la communauté ont accumulé beaucoup de June avant l’arrivée des nouveaux membres, créant un déséquilibre dans la répartition de la monnaie.
- Explication : Même si la TRM vise l’équité à long terme, les premiers entrants dans le système ont eu plus de temps pour accumuler des Junes par le biais du dividende universel. Cela peut entraîner des écarts de richesse au sein même de la communauté, ce qui est paradoxal par rapport à l’objectif d’égalité visé par la monnaie libre.
Le comparatif entre la June, le Bitcoin et l’Euro :
Critères | June (Ğ1) | Bitcoin (BTC) | Euro (€) |
---|---|---|---|
Autonomie dans la création monétaire | + Création monétaire égalitaire via le Dividende Universel (DU), chaque membre co-crée de la monnaie. – Pas de contrôle centralisé. | – La création de Bitcoin est réservée aux mineurs, nécessitant des moyens techniques élevés. – La production est limitée par l’algorithme (21 millions de BTC max). | – La création monétaire est entièrement contrôlée par les banques centrales (ex : BCE) et les gouvernements. – Aucun contrôle direct par l’individu. |
Décentralisation | + Fortement décentralisée via une communauté active et une blockchain accessible. – Repose sur la “toile de confiance” pour certifier les membres. | + Très décentralisé grâce à la technologie blockchain. – Résistant à la censure. – Validation des transactions par les mineurs et nœuds du réseau. | – Centralisée par les banques centrales et les États. – Dépend fortement des institutions bancaires et des régulations politiques. |
Indépendance vis-à-vis des institutions | + Aucune dépendance aux banques ou aux États. – Repose sur une communauté pour les certifications. | + Indépendant des États et des banques. – Les régulations peuvent impacter son usage (ex: restrictions gouvernementales). | – Fortement contrôlé par les gouvernements et les banques. – Soumis aux politiques monétaires et économiques. |
Stabilité de la valeur | – Encore une faible adoption, donc volatilité potentielle. – Peu d’acteurs acceptent la June en dehors de la communauté. | – Très volatile, soumis aux spéculations. – Utilisé davantage comme un actif spéculatif que comme une monnaie d’échange stable. | + Relativement stable en tant que monnaie nationale, mais soumis aux politiques monétaires (inflation, dévaluation, etc.). |
Adoption et utilisabilité | – Adoption limitée principalement à une communauté locale ou alternative. – Peu d’acceptation en dehors de ce cercle. | + Adoption croissante, avec une reconnaissance mondiale, mais pas universellement accepté. – Encore peu utilisé pour les transactions quotidiennes. | + Largement accepté pour toutes les transactions dans les pays de la zone euro et au-delà. – Reconnaissance mondiale. |
Résistance à la censure | + Impossible de bloquer la création monétaire ou les transactions tant que la toile de confiance est maintenue. – Système communautaire de certification nécessaire. | + Très résistante à la censure grâce à la blockchain. – Peut être réglementée ou interdite par les gouvernements. | – Les comptes bancaires en euros peuvent être gelés ou surveillés par les États ou les banques. |
Souveraineté financière | + Pleine souveraineté sur la création monétaire (DU) et l’usage. – Repose sur la confiance dans le réseau et la communauté. | + Forte souveraineté financière pour l’individu si bien maîtrisée. – Dépend toutefois des régulations gouvernementales dans certains pays. | – Faible souveraineté individuelle. – Fortement influencée par les décisions des banques centrales et la politique économique. |
Évolutivité | – Lente adoption et portée limitée à des communautés spécifiques. – Pas encore d’infrastructure globale. | + Croissance continue en termes d’adoption et de technologies annexes (ex: Lightning Network). – Scalabilité encore un défi technique. | + Très scalable, soutenu par des infrastructures financières mondiales. – Soumis aux limites des politiques économiques actuelles. |
Transparence | + Transparente dans la création et la distribution monétaire grâce à la blockchain. – Certifié par la communauté via une toile de confiance. | + Transparence totale des transactions grâce à la blockchain. – Mais anonymat relatif (transactions traçables). | – Peu de transparence sur les décisions de création monétaire des banques centrales. – Opaque pour les utilisateurs ordinaires. |
Synthèse :
Résumé des points forts et des faiblesses pour un individu soucieux de son autonomie, de son indépendance et de sa souveraineté :
- June (Ğ1) : Offre une autonomie maximale dans la création monétaire grâce au Dividende Universel, mais son adoption est limitée à des cercles alternatifs, ce qui restreint son utilisabilité. Elle est hautement décentralisée et indépendante des institutions traditionnelles, mais sa faible stabilité et sa petite communauté peuvent être un frein.
- Bitcoin (BTC) : Il permet une grande indépendance vis-à-vis des gouvernements et des banques, tout en offrant une décentralisation et une résistance à la censure très solides. Cependant, sa volatilité et son utilisation limitée pour les transactions quotidiennes peuvent être des inconvénients pour quelqu’un cherchant une monnaie stable.
- Euro (€) : Bien qu’il soit largement accepté et stable pour les transactions courantes, il est centralisé et fortement contrôlé par les États et les banques centrales, ce qui limite considérablement la souveraineté individuelle en matière de création et de gestion monétaire. Il permet en revanche des transaction parfaitement anonymes lorsqu’il est échangé “en liquide”, pièces et billets.
Les inconvénients pour chaque monnaie
Voici un résumé des inconvénients pour un individu soucieux de son autonomie, de son indépendance et de sa souveraineté :
- June (Ğ1) :
- Adoption limitée : Peu acceptée en dehors de la communauté, ce qui restreint son utilisation pour les transactions quotidiennes.
- Faible liquidité : Difficile à échanger contre d’autres devises, rendant les transactions intercommunautaires compliquées.
- Dépendance à la communauté : Le système de certification par la toile de confiance limite l’accès et peut restreindre la participation.
- Volatilité et instabilité : Avec une adoption faible, la valeur de la June peut être volatile, créant une instabilité pour ceux qui veulent planifier à long terme.
- Absence de régulation : Aucune protection légale en cas de litige ou de perte, ce qui peut décourager certains utilisateurs.
- Bitcoin (BTC) :
- Volatilité élevée : Le Bitcoin est sujet à des fluctuations de valeur importantes, ce qui en fait un actif risqué pour les transactions et la conservation de richesse.
- Usage limité dans les transactions quotidiennes : Malgré une adoption croissante, il est encore difficile de l’utiliser comme une monnaie pour des achats courants.
- Problèmes techniques et énergétiques : Le minage de Bitcoin est très énergivore, et la technologie sous-jacente peut être complexe à maîtriser pour un utilisateur moyen.
- Régulations gouvernementales : Bien que Bitcoin soit décentralisé, il est de plus en plus sujet à des régulations, voire à des restrictions dans certains pays.
- Euro (€) :
- Centralisation du contrôle monétaire : Totalement contrôlé par les banques centrales et les gouvernements, ce qui laisse peu de marge de manœuvre pour l’individu en termes de création monétaire.
- Dépendance aux politiques économiques : Les décisions de politique monétaire (inflation, taux d’intérêt) peuvent affecter la valeur de l’euro sans que l’individu ait son mot à dire.
- Risques de censure et de surveillance : Les comptes bancaires peuvent être gelés ou surveillés par les autorités, ce qui restreint la souveraineté individuelle.
- Faible autonomie : L’euro ne permet pas de contrôler sa propre création monétaire, et l’individu dépend entièrement du système bancaire et des régulations en place.
Conclusion
La June (Ğ1), face au Bitcoin et à l’Euro, représente une approche radicalement différente de la monnaie, mettant en avant une philosophie de création monétaire égalitaire et décentralisée via le Dividende Universel. Contrairement à l’Euro, entièrement contrôlé par les banques centrales, et au Bitcoin, dont la création est réservée aux mineurs, la June permet à chaque membre de la communauté de co-créer la monnaie, favorisant ainsi l’autonomie individuelle. Elle incarne un idéal de souveraineté monétaire en permettant à chacun de participer activement à la création et à la circulation de la monnaie.
Cependant, la June fait face à plusieurs défis. Son adoption limitée, sa faible liquidité et sa dépendance à la communauté réduisent son impact pratique au quotidien, en comparaison avec l’Euro, universellement accepté, et le Bitcoin, de plus en plus reconnu. En outre, l’absence de régulation et de protections juridiques pour la June peut décourager certains utilisateurs soucieux de sécurité et de stabilité.
Le Bitcoin, bien qu’il offre une grande indépendance par sa décentralisation et sa résistance à la censure, souffre d’une volatilité importante et est de plus en plus confronté à des régulations gouvernementales. Quant à l’Euro, s’il garantit une stabilité et une acceptabilité globale, il limite fortement la souveraineté individuelle par un contrôle centralisé strict, ce qui en fait une monnaie dépendante des politiques des États.
En conclusion, pour un individu soucieux de son autonomie, de son indépendance et de sa souveraineté, la June propose un modèle unique en matière de participation citoyenne à la création monétaire. Cependant, son faible usage pratique et son impact limité à une communauté restreinte en freinent l’essor, la plaçant en alternative expérimentale face à des monnaies plus établies comme le Bitcoin ou l’Euro.