Emmanuel Macron veut brûler la chandelle par les trois bouts : IVG, aide à mourir et guerre

Il est une expression tout droit sortie du fond des enfers de Dante : “brûler la chandelle par les deux bouts” (et non pas “brûlez la chandelle, parlez debout !”). Cette expression illustre avec brio un train de vie dilapidateur comme par exemple sortir son pognon, à la fois de la poche droite et de la poche gauche, un train de vie excessif, faite de débauche, comme se ruiner la santé à la fois par le haut et par le bas, par la gueule et par le cul ; cela signifie gaspiller sa vie, user ses ressources par tous les moyens possibles. Bref, c’est pas du joli, joli !

La bougie, étant une denrée précieuse dans l’ancien temps, pour s’éclairer et pour lire et prolonger sa vie sociale au-delà des limites du temps d’ensoleillement, l’expression “brûler la chandelle par les deux bouts” rend l’image de la gabegie, banalisation du bien, de la denrée, de la ressource d’autant plus parlante. Et d’ailleurs, la situation n’est pas tenable longtemps. Déjà que “tenir la chandelle” ce n’est pas bien rigolo, alors en plus, brûler la chandelle par les deux bouts… bah il faut m’expliquer comment la tenir ! Par définition, ce qui est brûlé est perdu. Brûler son temps, son énergie, ses ressources, c’est les gaspiller et les perdre à tout jamais.

L’arrivée simultanée de deux événements marquants, l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution et la volonté d’offrir un cadre de fin de vie volontaire, une sorte de suicide assisté par la loi, ces deux événements me rappelle avec intensité l’expression décrite plus haut.


Apologie de la connerie

Faire société, c’est vivre avec les autres, notamment avec les cons (autocritique personnelle partielle) qui ne peuvent pas concevoir qu’il puisse y avoir subjectivement d’autres points de vue que le leur, mais malgré qu’ils soient cons, ils ont malgré tout un QI supérieur à celui de la bétonnière, et ils savent intérieurement que s’ils mettent en doute leurs certitudes, alors, psychiquement, ils savent qu’ils vivront un effondrement. Et ça, ça peut leur être fatal. Alors, ils peuvent pas… Il leur est nécessaire de rester con.

Alors, contre la majorité, du moins contre la majorité médiatiquement sonore, je vais tenter d’apporter un point de vue nuancé à ces “avancées” et ces “acquis” sociaux… au risque d’offusquer quelques cons, mais tant pis !

Pour faire société, il faut accepter les lois comme des guides pour une vie harmonieuse. La société évolue au gré des lois et, ne me retrouvant pas en adhésion totale avec cette dernière, je questionne ma position dans cette société. Mais avant de perdre totalement pied dans cette société qui me porte et dans laquelle je nage, je veux m’élever et prendre un peu de recul.


Je vois cette société et la vie comme une chandelle…

D’un côté de la vie, il y a la conception, qui constitue à mes yeux comme une première naissance au monde intérieur de la maman, et puis, il y a la naissance au monde extérieur, celle qu’on note dans un carnet. Et entre les deux, il y un droit acquis par une femme, Simone Veil, pour les femmes qui vivaient des drames. Ce droit semblait un palliatif à une situation qui n’aurait pas dû se généraliser. Les multiples solutions de contraception, la responsabilité, le respect et l’amour qui devraient fleurir au sein d’un couple et dans une société en générale ne devraient pas faire vivre des drames à ces femme qui ont recours à l’IVG. Cette loi Veil était un pansement sur une société partiellement malade et immature où l’irresponsabilité, la violence et l’égoïsme engendraient des situations terribles. Recourir à l’IVG à cause du viol, de l’inceste, d’une négligence, ce n’est à mon sens pas le symbole d’un progrès. Et apposer de manière symbolique le droit aux femmes de recourir à l’IVG dans la Constitution, c’est également reconnaître comme normal et même de glorifier toutes les causes qui mènent à l’IVG. C’est comme ériger le sparadrap au rang d’œuvre d’art et favoriser en même temps les chutes.

Je ne remets pas en cause le droit de recourir à l’IVG, ni la liberté des femmes de disposer librement de leur corps, en tant qu’homme, je ne me considère pas vraiment légitime pour avoir voix au chapitre. Et alors ? ce que je peux quand même affirmer, en tant qu’homme, c’est que la loi me garantit dorénavant, non pas une absence de culpabilité pour des comportements répréhensibles, voire criminels, mais une absence de conséquence et de responsabilité morale pour des actes qui aboutiraient à une conception non désirée.

De mon point de vue, inscrire l’IVG dans la constitution, c’est donc avant tout reconnaître un échec. L’échec de n’avoir pas été digne et à la hauteur de Simone Veil. Laquelle s’exprimant devant l’Assemblée disait : “Je le dis avec toute ma conviction, l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue.”  L’échec de la maturité, de la responsabilité, du respect de la vie et du corps, de l’amour, du dépassement des conflits.

J’aurais grandement salué cette proposition complémentaire au droit à l’IVG de Xavier Labbée, celle d’ “instaurer une liberté pour celles qui le souhaitent : si la femme a le pouvoir de se séparer de l’enfant qu’elle porte, elle doit avoir aussi le pouvoir de l’élever au rang de personne si elle en a l’envie.”

De la même manière qu’un jardinier, en son âme et conscience, décide d’arracher ou non telle ou telle herbe, avant qu’elle ne devienne arbre, alors, la femme, elle aussi, en son âme et conscience pourrait choisir d’arracher ou de garder la vie qui fleurit en elle. Sans culpabiliser.

L’élévation de notre conscience à toutes les formes de vie, à l’échelle de l’humanité, peut prendre du temps ; et il n’est pas exclu qu’un jour futur, nous prenions conscience que le fœtus est autre chose qu’une simple masse de cellules. En attendant, s’arquebouter à des principes moraux et religieux dans l’intention de contraindre autrui, en l’occurrence la femme en possibilité de procréer, ne peut pas mener ni à l’apaisement des consciences, ni à l’expansion de notre âme, ni à paix et à l’harmonie entre les humains.

De plus, en quoi l’inscription de l’IVG dans la Constitution constitue-t-elle une garantie absolue de ce droit ? De la même manière qu’il est possible d’ajouter des morceaux, on peut aussi en enlever ; et de Constitution on peut en changer comme de République…

Bref, à mon sens, il eût mieux valu dépenser plus d’énergie pour éduquer la population à la responsabilité individuelle plutôt qu’à jouer la carte du spectacle qui ne joue finalement que sur un tableau symbolique et sur la côte de popularité de Macron.

Vous tous qui vous êtes positionné en faveur de l’inscription de l’IVG dans la Constitution, avez-vous seulement écouté, ne serait-ce que pour sa qualité rhétorique, le discours de Simone Veil le 26 novembre 1974 ?

Dans une société bousculée, sûrement fallait-il libérer la femme de sa multiple condition de victime en passant par la légalisation et l’encadrement de l’avortement ! Mais ainsi légalisée, voire encouragée, l’IVG n’est-elle pas devenue une solution de contraception à part entière ? L’ivg a atteint des records historiques en 2022 avec 234.000 IVG. 

En tant que jardinier, est-ce que je réclame le droit ou bien veux-je défendre mon droit à arracher les “mauvaises herbes” ? Et sinon, allons-nous plutôt écouter la Terre ? L’IVG n’est pas le problème. Le problème c’est la banalisation du mal qui conduit à la grossesse non désirée, puis à l’IVG.


Au pied de la chandelle…

De l’autre côté de l’arc-en-ciel de la vie, on retrouve la vieillesse, la diminution physique, voire le handicap et avec, son lot de peur, découragement, désespoir, perte d’indépendance et estime de soi réduit, sentiment d’inutilité, figeant ces anciens, confrontés à un sort non enviable, dans une position d’attente de la mort, souhaitent mettre volontairement ou passivement un terme à cette vie pourtant si riche. Là encore, j’y vois un échec. L’abandon, l’éloignement, l’indifférence des descendants pour leurs aînés, perte d’autonomie, perte d’intérêt, perte du goût de vivre chez les personnes âgées…

Pour une fois, je suis d’accord avec Ségolène Royal en opposition à Macron sur l’aide à mourir : “On aurait tellement besoin d’une loi sur l’aide à vivre”. Je ne sais pas si on doit cette phrase à Ségolène ou à ses conseillers, mais je vois l’importance des mots dans le discours politique.

Comme Franck Lepage le dit, comment voulez-vous vous battre contre des mots positifs ? En usurpant notre vocabulaire, on nous vole également notre liberté et notre capacité à nous défendre. En imposant des mots positifs, on marche dans le totalitarisme. On ne peut pas décemment refuser l’aide. S’opposer à quelqu’un qui souhaite proposer son aide, c’est devenir soi-même un monstre. On ne peut pas ou difficilement lutter contre “l’aide à mourir” qui n’est que le remplacement de “laisser crever”. Pourquoi retenir les gens qui souhaitent mourir ? Ce serait humainement indique de ne pas les aider…

Selon l’argumentaire d’Emmanuel Macron, ce “terme que nous avons retenu est celui d’aide à mourir, parce qu’il est simple et humain, et  qu’il définit bien ce dont il s’agit”. Le combat est perdu d’avance : on ne combat pas quelque chose de “simple et humain”. Mais ces adjectifs ne sont que des mots, lesquels ne reflètent pas la réalité, ou du moins la réalité de chacun.

Aujourd’hui, c’est majeur, malade incurable, avec un pronostic vital engagé pour pouvoir recourir à cette “aide à mourir”. Mais demain, on pourrait bien plus facilement décaler notre fenêtre d’Overton et rendre correct l’idée de recourir à cette “aide à mourir” en cas de dépression grave et chronique. Combien sont-ils ceux qui sombrent un jour dans un état dépressif au point de vouloir mourir et qui finissent par retrouver le goût et la joie de vivre ? Alors qu’est-ce qu’on va pouvoir leur offrir comme aide ? Tenez, voici une aide à mourir ! Il est amusant de se remémorer le film de Patrice Leconte, “Le Magasin des Suicides”, la maison TUVACHE, où dans ledit magasin, on trouve toutes les manières possibles et inimaginables de mettre fin à ses jours : “avec la crise qui vous défrise, quoi de plus doux qu’une mort exquise ? Soyez lucides et pas timides ! ‘Y a pas à dire, vive le sucide !
Entre un suicide bien dégeulasse, et un beau suicide assisté, tellement plus respectueux, lequel est le “plus humain” ? À quelqu’un qui menace de se supprimer, de “passer à l’acte”, pourquoi ne pourrions-nous pas lui proposer une gentille petite solution douce et agréable d’en finir ?

De plus, on pourrait bien aussi bien passer à l’acte pour des raisons écologiques ! Ah oui, parce qu’aujourd’hui, on ramène tout ce qui a trait au climat et à la biodiversité au CO² (eh oui, méfions-nous des raisonnements simplistes)… Et devinez quoi, l’humain produit du CO² ! Nous pourrions venter et favoriser le suicide assisté pour les humains responsables, ceux qui voudront se sacrifier pour le bien des autres humains (ces égoïstes) et le bien de la Planète Terre ! Vous aurez droit à votre épitaphe, pas de soucis !

Mais bien sûr, il faudrait vraiment être complotiste pour penser que Macron favorise l’aide à mourir pour corréler parfaitement bien aux “Georgia Guidestones”, ou du moins aller dans ce sens.


Brûler la chandelle par le milieu

Un autre événement marquant me questionne et met encore plus à mal ma pauvre chandelle. Macron s’est exprimé le 26 février dernier. Le chef de l’État avait déclaré que “rien ne doit être exclu” pour faire en sorte que la Russie ne gagne pas cette guerre, pas même “l’envoi de troupes au sol”. 

Je vous laisse digérer lentement et gentiment cette citation. Pour ma part, je me demande si Manu se fendrait d’une diatribe aussi légère s’il devait lui-même se porter volontaire face au Russes, avec son copain Zelinsky. Mais finalement, peut-être est-ce ça la solution !


Conclusion

Alors quand tu es à peine conçu, tu risques déjà de perdre la vie avec une IVG bien placée ou alors un Pierre Palmade en liberté après deux rails de cook, ensuite, à peine né, tu reçois tous tes shots des meilleurs cocktails des labos pharmaceutiques. Et si tu tiens encore debout et que t’as échappé à la péricardite made in Pfizer, t’as droit de servir chair à pâté pour la guéguerre de nos bons diplomates qui ne veulent que la paix ; et enfin, enfin, si t’es encore à peu près en forme au moment où tu prends ta retraite, cela veut dire avoir évité toutes les bonnes maladies professionnelles, les burn-out, les cancers par amiante, chlordécone, et tous les bons produits phytosanitaires, alors là, à ce moment, tu peux enfin te demander pourquoi t’es encore vivant, et te sentir assez déprimé pour vouloir opter pour une fin de vie ‘paisible” afin de soulager le bon peuple de larbins des “inutiles”, car c’est bien connu, après 65 ans, tu rentres fièrement dans cette catégorie…

Sources :

À propos de l’auteur

Je me considère comme un penseur, un observateur, un objecteur de conscience.
J'aime les contrastes, mais je suis adepte des nuances de gris.
On classe souvent les gens : ceux qui voient le verre à moitié plein, ceux qui le voient à moitié vide. Soyons plutôt de ceux qui peuvent, par exemple, considérer le verre deux fois trop grand !
Je refuse la pensée binaire. Ni bon ni mauvais, ni bien ni mal, j'essaye d'adopter un point de vue alternatif, de partager sans imposer un regard critique avec un maximum de bon sens.
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